Joëlle Muller
Le Groupe Complémentarité des supports Poldoc
Journée
détude organisée par le groupe Poldoc
17
mars 2000 Villeurbanne
Composition
du groupe
Phillipe Debrion, BM Saint Quentin en Yvelines
Marie-Hélène Dougnac, BU Droit-Sciences Eco, Nantes
Joëlle Muller, Services de documentation, Sciences-Po
Jean-Marc Neil, Médiathèque Cité des Sciences
Catherine Petit, BNF
Commentaires :
Le groupe a été constitué en juillet 1999.
Dautres personnes peuvent se rallier
aux travaux de notre groupe.
Nous fonctionnons essentiellement par échange
de documents via la messagerie électronique (environ 3 réunions dans lannée).
Quatre types de bibliothèques différentes
sont représentés.
Le
travail provisoire qui vous est présenté aujourdhui repose sur les
participations dune BU, de la BNF et de la Médiathèque de la Cité
des sciences.
Objectif
Nous cherchons à élaborer une réflexion
cadre que chacun expérimente sur sa propre bibliothèque.
Notre approche se situe dans une logique
de public et dusage.
la complémentarité des supports est analysée
dans cette optique.
Et donc, nous pensons quil ny
a pas une complémentarité mais des complémentarités propres à chaque établissement.
De
ces analyses particulières à chaque établissements découleront des choix
de supports et des répartitions budgétaires.
Critères
danalyse pour la prise de décision
Accessibilité
Actualisation
Conservation
Utilisation à distance
Mode de recherche
Coût
Proportion des différents supports
Commentaires :
Nous avons repérés sept critères qui sont
à prendre en compte lorsque lon veut analyser la complémentarité
des supports.
Ces
sept critères sont des aides à la décision en cas de substitution dun
support par un autre ou de décision de non-substitution.
Accessibilité
Limprimé est le support accessible au plus grand nombre
Frein : le choix dans la quantité de documents
Laccessibilité
du document électronique est limitée par le nombre de postes de consultation
et par léquipement des emprunteurs
Laccessibilité
aux documents AV est intermédiaire
Commentaires :
La
question à se poser est : lusage de tel support rend-til linformation
plus accessible. Il nous faudrait sans doute différencier laccessibilité
physique de laccessibilité intellectuelle.
Paradoxalement,
le document imprimé est le plus accessible physiquement surtout dans les
bibliothèques en libre accès. Il est disponible en grande quantité et
ne nécessite pas un matériel de lecture.
Sa quantité non-hiérarchisée rend cependant
son accessibilité intellectuelle hasardeuse.
Le
document électronique change les modes daccès intellectuels et donc
il peut faciliter ou non laccès à linformation selon les compétences
de lusager envers ce type de support.
Le
document électronique favorise laccès aux contenus aux malvoyants
et aux aveugles et réduit leur temps dattente de transcription en
braille des documents imprimés.
Pour
les documents électroniques et AV, un indicateur de performance pourrait
être : le ratio nombre de poste de lecture / nombre de lecteur potentiellement
usager.
Pour
une BU, ce critère daccessibilité est primordial
Actualisation :
classement par degré dactualité
Tout
types de documents en ligne
Périodiques
Dossiers documentaires
Cédéroms
Livres
Commentaires :
Les questions que nous nous sommes posés
:
Le degré dactualité nécessaire est-il
dépendant dun type de bibliothèque ?
Linformation est-elle plus actuelle
sur un support donné ?
Le surcoût dune information récente
est-il nécessaire pour tous les types dusage ?
Le classement par degré dactualité
est celui présenté sur le transparent..
Pour
un public détudiants ou de professionnels, la valeur dune
information est liée à son degré dactualité. Ce critère est donc
très important.
Selon
les domaines, lévolution des idées est plus ou moins forte. De la
géologie à linformatique le besoin de mise à jour ne nécessite pas
la même périodicité. On pourra privilégier le livre dans un domaine et
les documents électroniques dans un autre.
Lactualité
est souvent traitée en complémentarité avec un fonds existant et dans
ce cas, les différents supports seront complémentaires et non-exclusifs.
(ex. du cédérom du JO version cédérom, version Internet et version papier,
on pourra utiliser le papier pour le rétrospectif).
Conservation
Le support papier reste primordial avec ses copies sur microfiches ou
numérisées
Les sites Web disparaissent ou se modifient
Les documents électroniques ne sont pas conservés par les producteurs
Nous ne connaissons pas la durée de vie des documents électroniques actuels
Commentaires :
Ce
critère concerne moins une bibliothèque publique qui na pas de mission
de conservation. La durée de vie dun support lui est indifférente.
En revanche, elle est sensible à la fragilité physique des supports. Ils
doivent au moins résister entre 1 à 5 ans selon les types, les contenus
et les publics et usages auxquels ils sont destinés.
Pour une BU ou une bibliothèque qui a mission
de conservation, tous les types de supports non pas la même durée.
Se pose les problèmes :
du rétrospectif,
du renouvellement des droits des cédéroms
de périodiques
Cest
pour ces raisons, quactuellement, le support électronique vient
en complément des collections imprimées notamment pour les périodiques.
Travail
à distance
Les
documents électroniques en ligne sont les plus pertinents
Les freins :
Léquipement des usagers
La performance des réseaux
Les contraintes juridiques et les coûts afférents
Le support imprimé emprunté reste un moyen opérationnel de travail à distance
Commentaires :
Ce
critère est à prendre en compte pour les bibliothèques qui désirent favoriser
le travail à distance de leurs usagers et donc proposer des services en
ligne. Cela concerne essentiellement les BU, bibliothèques spécialisées
et les centres de ressources de formation.
Il existe de nombreux freins qui sont à
la fois :
Techniques, équipement capacité des réseaux.
Juridiques,
le nombre dusagers explosant, la négociation de licences dutilisation
simultanée sen ressentira et aura un impact financier important.
Même
si le document électronique est le plus performant pour le travail à distance,
limprimé, par sa facilité dutilisation, a encore de nombreuses
années de vie devant lui.
Mode
de recherche
La pertinence de ce critère est très liée aux usages :
La navigation hypertexte favorise un usage de type découverte,
de butinage
La recherche dune information ponctuelle sera plus
rapide avec un document électronique
Les index, les tables des documents imprimés sont plus
accessibles à un public cultivé
Commentaires :
Les
usagers jeunes sont particulièrement intéressés par des modes de recherche
non-linéaires tels que le propose les cédéroms et les sites Internet.
Les liens hypertextes sont favorables au butinage mais aussi à la mise
en relation et malheureusement au zapping.
Nous
navons pas besoin de décrire les avancées en matière de recherche
dinformation à lintérieur dune encyclopédie ou dune
compilation darticles de périodique. Le document électronique est
dans ce cas très propice au travail et à lintégration directe des
informations.
Pour
un public de faible niveau scolaire, la recherche par lien hypertexte
est plus facile, plus intuitive que lusage des index et des tables
de matière des documents imprimés.
Ce
critère a donc des conséquences sur laccessibilité intelectuelle
au contenu des documents.
Coût
Ratio document / nombre dusagers (licences)
Intégrer le prix de revient du matériel de lecture et sa maintenance
Renouvellement des droits
Commentaires :
Ratio
nombre dusagers / nombre de licence et coût. Il sagit destimer
le coût comparatif pour un usager de laccès à linformation
quelle soit sur document imprimé ou sur support électronique.
Les coûts à considérer sont :
celles des licences dutilisation
et de leurs renouvellement,
l'amortissement du matériel sur 5 ans,
la maintenance de ce matériel,
le coût de stockage et de conservation
des différents supports.
Cette analyse na pas été faite. Je
ne suis pas certaine que le document électronique en sortirait vainqueur.
Les
budgets dacquisition nétant pas extensibles, il y a fort à
parier que la répartition budgétaire aboutira de fait à une substitution
de supports.
En
exemple de répartition des supports dans une BU de droit
Il
sagit là de lexemple de la BU de droit-Sciences-économiques
de Nantes. Chaque bibliothèque est à même de réaliser cette état des lieux
de son établissement et destimer son évolution dans les 3 ans par
exemple.
Il
peut être dangeureux de déterminer des ratios à priori, cependant ils
existent réellement. Ils sont différents selon les disciplines. Ils sont
aussi induits par la production éditoriale. Certains titres de revues
nexistent qu sous forme électronique.
Une
étude prospective réalisée sur lévolution de la répartition par
supports des collections des bibliothèques australiennes (propos entendus
à une journée détude consacrée à la construction de bibliothèques
à la BPI en février 2000) :
1999 : 25 % de documents électroniques,
75 % de documents imprimés.
Estimation
dans dix ans : 75 % de documents électroniques, 25 % de documents imprimés.
Hiérarchiser
les critères
Ces
critères nauront pas la même importance selon les types de bibliothèques
Croiser les critères
Hiérarchiser en fonction des publics
Hiérarchiser en fonction des usages
Commentaires :
Pour MH Dougnac, BU de droit :
accessibilité,
actualisation,
mode de recherche,
conservation,
coût,
proportion des différents supports,
suggestion des lecteurs,
travail à distance
Chaque bibliothèque
devra établir sa hiérarchie de critères mais aussi les croiser avec les
domaines thématiques, avec les niveaux des collections...
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